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Témoignage 18. De la bricole

Ce texte est un extrait du sixième témoignage de la série “Enseigner la pratique de l’enquête de terrain”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

Quand une de mes étudiantes a vécu des violences sexuelles sur son terrain il y a plusieurs années, je lui ai demandé « Est-ce que vous faites aider ? Est-ce que vous voyez un psy ? ». Dieu merci, elle venait effectivement d’une famille, je pense qu’il y avait assez de ressources pour l’avoir orientée effectivement vers un suivi psy. Mais sinon ça a été de la bricole par rapport à ce que ce serait aujourd’hui.

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Témoignage 17. Maux de tête et cosmonautes

Ce texte est un extrait du sixième témoignage de la série “Enseigner la pratique de l’enquête de terrain”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

J’aime bien le rapport interpersonnel de direction de thèse, et en même temps, dès que c’est du rapport interpersonnel, ça peut être le pire comme le meilleur. Parce que c’est aussi une relation de pouvoir, et ces relations de pouvoir peuvent être aveugles à certaines choses. Il y a longtemps, j’ai fait un terrain où j’étais super mal. Je suis presque étonnée qu’il ne me soit pas arrivé des grosses merdes sur le terrain. Et un jour, j’ai raconté en cours de méthodo, « Je me souviens de ce terrain. Je me sentais comme une merde. Je pleurais tous les soirs dans ma chambrette. C’était horrible. Le terrain était compliqué. Personne ne voulait me parler ». Et en fait, j’ai vu des sourires tellement soulagés…

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Témoignage 16 : Parler des moments d’inconfort et créer des espaces de réconfort

Ce texte est un extrait du sixième témoignage de la série “Enseigner la pratique de l’enquête de terrain”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

C’est vraiment un élément de la réflexivité, de ce qu’on fait avec la réflexivité.  C’est-à-dire que la réflexivité, elle nous attrape très souvent par ce qui est l’inconfort du terrain, qu’est-ce qui fait qu’on s’est mis à détester un terrain, ou en avoir peur, ou à se dire que peut-être que la brutalité de genre était une caractéristique particulière d’un milieu.

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Témoignage 15 : Les réassignations

Ce texte est un extrait du sixième témoignage de la série “Enseigner la pratique de l’enquête de terrain”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

De fait, je ne peux pas dire que moi, personnellement, j’ai vécu des violences sexuelles sur le terrain.  Et les violences sexistes verbales, de certaine façon, ça faisait partie du… package. Il faut serrer les dents. Évidemment, quand on passe de l’autre côté et qu’on encadre des personnes… j’ai appris un peu sur le tas.  Je réfléchis beaucoup à ce que veut dire la réflexivité quand les assignations de genre produisent des choses très paradoxales.

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Témoignage 14 : Les vulnérabilités sur le terrain

Ce texte est un extrait du sixième témoignage de la série “Enseigner la pratique de l’enquête de terrain”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

Ce que j’évoque très souvent dans des situations d’encadrement, de mémoire ou de thèse, ce sont les dangers des spirales d’isolement et de fatigue. Je ne pense pas qu’on puisse séparer la question des violences sexistes et sexuelles de la question des vulnérabilités sur le terrain et des alliances qu’on y cherche. Je donne très souvent des conseils, en tout cas pour les personnes que j’encadre, qui sont sur des terrains qui ne sont pas forcément lointains mais où on risque d’être en dépendance. 

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Témoignage 13. Sur le continuum des violences, placer la violence institutionnelle

Ce texte est un extrait du cinquième témoignage de la série “Enseigner la pratique de l’enquête de terrain”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

Dans l’encadrement de thèse, il y a le cadre méthodologique et donc le rapport au terrain et aux relations d’enquête. Qui sont des relations sociales, avec tout ce que cela implique en termes d’appartenance des personnes qu’on enquête et de l’image qu’ils vont avoir du ou de la thésard·e. Il s’agit de conscientiser les positions sociales respectives, et grâce à ça se préparer au terrain, le penser. Pour que ce soit la personne en thèse et non pas la direction de thèse qui fasse des choix méthodologiques en connaissance de cause.

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Témoignage 12. Les entretiens comme des interactions : rapports de pouvoir, négociations et stratégies

Ce texte est un extrait du cinquième témoignage de la série “Enseigner la pratique de l’enquête de terrain”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

Concernant les stratégies à mettre en place, ça me rappelle quand j’étais harcelée par des profs quand j’étais étudiante. J’avais des copains à qui je disais, “tiens, j’ai rendez-vous avec tel prof, si au bout de 10 minutes, je ne suis pas sortie, ou au bout d’une demi-heure, tu tapes à la porte et tu lui poses une question débile. Et moi, j’en profite pour sortir”. C’est des stratégies qu’on développe. Et donc en entretien, quand il y a une personne insistante, on ne va pas mettre les mêmes stratégies en place, selon si c’est en face à face ou par mail, téléphone, etc. On va juger du lieu où on va le rencontrer et faire l’entretien. Et si ça ne marche pas, à un moment donné il faut faire rentrer un tiers dans la boucle. Mais ce n’est pas parce que ton terrain ne traite pas de genre ou de sexualité que tu ne vas pas rencontrer de difficultés.

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Témoignage 11. Voir les violences sexistes et sexuelles, apprendre à ne pas les dire

Ce texte est le troisième témoignage de la série “Enseigner la pratique de l’enquête de terrain”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

Il n’y avait absolument rien sur le sujet des violences sexistes et sexuelles dans l’enquête quand j’étais doctorante, il y a une trentaine d’années. J’ai fait ma thèse sur Mala*, et on était toute une équipe de doctorants et doctorantes à travailler là-bas et à discuter. Entre nous, on parlait de violences sexistes et sexuelles, parce que cette question est très bien documentée localement. Il y a une grande violence des Malanais envers les femmes. Par contre, il y avait aussi une injonction à ne surtout pas en parler en dehors de ce cercle-là, pour ne pas les dénigrer, parce que “seule la lutte politique compte”.

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Témoignage 10. Encadrer c’est aussi prendre en charge

Ce texte est le quatrième témoignage de la série “Pratiques d’encadrement doctoral et violences sexistes et sexuelles vécues sur le terrain d’enquête”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

Il y a un vrai manque de formation des encadrant·e·s au sujet des violences sexistes et sexuelles dans l’enquête, et sur le rôle à prendre en temps de directeur ou directrice de thèse. Et les doctorant·e·s qui subissent des violences ne sont absolument pas prises en charge. Il devrait y avoir des budgets pour les rapatriements par exemple.

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