Témoignage 5. Se confier à ses directeur·rice·s de thèse

Ce texte est le premier témoignage de la série “Pratiques d’encadrement doctoral et violences sexistes et sexuelles vécues sur le terrain d’enquête”, tirée d’entretiens effectués avec des encadrant·e·s.

C’est pas mal  [pour parler de ces sujets] le comité de thèse. Et je trouve essentiel la socialisation entre doctorantes et doctorants, et entre personnes du laboratoire, parce qu’il y a des choses qu’on ne va peut-être pas dire à sa ou son directeur·rice  de thèse.

Par exemple, j’ai un étudiant qui travaille sur un milieu risqué. Je me suis posée la question : est-ce qu’il a vécu des situations délicates ? Est-ce qu’il a eu à gérer des avances ou des agressions ? Je me suis dit naïvement que s’ il rencontrait des difficultés il en parlerait spontanément… De mon côté, j’organise des  entretiens réguliers avec sa co-direction de thèse pour l’encourager dans les moments un peu difficiles. Après j’ai compris qu’il avait fait un petit travail avec deux autres doctorant·e·s sur les difficultés du terrain. J’espère  qu’entre eux, ils ou elles discutent. Je suis sûre qu’ils ont ce genre de discussion, en tout cas je les encourage à les avoir.

Une fois par an, alors ça c’est parce que je suis à l’aise avec eux, je fais une espèce de petit séminaire, où on se retrouve sur un même lieu, on dort sur place, pour discuter à bâtons rompus. (…) Et là s’ils m’en parlent, parce que tous ils sont confrontés à ça (…), ils me parlent de leur positionnement et on discute méthodologiquement de comment aborder le problème.

En ce qui concerne les thématiques plus personnelles , je pense que j’ai eu plutôt des confidences de doctorantes que je n’encadre pas, parce que je pense que ce n’est pas toujours simple. Moi y a des choses que je n’avais pas envie de raconter à mon directeur de thèse, vraiment pas quoi !  

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